Une excursion sur l’archipel des sept iles au large de Perros-Guirec dans les Côtes-d’Armor nous a permis de rencontrer des fous de Bassan dont l’unique colonie
Française se situe sur l’ile de Rouzic.
La protection de ces iles remonte à 1912. A cette époque un groupe de naturalistes s’émeut devant les safaris organisés pour tirer les macareux. C’est la naissance de la LPO Ligue de Protection
des Oiseaux qui gère la réserve depuis cette époque et dont l’emblème est le macareux moine.
En 1976 les sept iles obtiennent le statut officiel de Réserve Naturelle Nationale.
Les fous de Bassan occupent ces iles depuis 1930. La colonie ne cesse de croitre et atteint actuellement plus de 20 000 oiseaux nicheurs. Avec une envergure d’1,80 m, ce sont les plus grands
oiseaux de mer de France. Chaque année, ils arrivent sur l’ile dès le mois de février et retrouvent le même nid et le même partenaire. Ils consolident leur nid constitué d’algues et d’herbe. La
femelle pond un seul œuf qui sera couvé tour à tour par les 2 partenaires. L’éclosion a lieu en juin après une incubation de plus de quarante jours. Pour pêcher, ces oiseaux effectuent parfois
plus de 1000 Km par jour dans un rayon de 100 Km pendant une durée moyenne de 20 h. Bien nourri le jeune prend vite du poids jusqu’à devenir carrément obèse. Ces réserves de graisse lui seront
bien utiles, car étant délaissé par ses parents, il devra faire son apprentissage de vol et de pêche seul.
Fin septembre les fous repartent vers les côtes d’Afrique de l’Ouest à la recherche de bancs de poissons dont ils se nourrissent en effectuant des plongeons spectaculaires de plus de 30 m de
haut.
Si la chasse ne menace plus les oiseaux des sept iles, ils durent faire face à plusieurs marées noires auxquelles ces oiseaux de haute mer sont très sensibles. Des dispositifs de surveillance ont
été pris, mais on constate régulièrement des dégazages sauvages (déballastages) au large, et le centre de soin LPO de l’ile Grande accueille encore tous les ans des oiseaux mazoutés.
Une nouvelle menace pèse sur ces iles. La présence sur les côtes bretonnes de visons américains issus d’élevages. Certains ont déjà pris pied sur l’ile de Tomé où tous les oiseaux ont disparus.
Malgré plusieurs campagnes de piégeages, il est très difficile d’éradiquer cette espèce qui nage très bien. Espérons qu’elle ne parviendra pas à gagner les sept iles.
Les sept iles abritent également des macareux moines, petits pingouins, guillemots de Troil, cormorans huppés, mouettes tridactyles…
Ces oiseaux, ainsi que d’autres fréquentant les côtes rocheuses françaises, sont à découvrir dans la galerie photo du site.
Nous avons bénéficié lors de notre visite de conditions exceptionnelles avec un record de chaleur de 27° en avril 2018. Malheureusement la forte houle qui sévissait à cette période ne nous a pas
permis de faire d’autres excursions car celles-ci ont été annulées.
Les conditions de prise de vues furent en effet très sportives. Il fallait à la fois maitriser son équilibre sur le bateau et tenir à bout de bras le 500 mm ; pas question d’utiliser le pied
habituel.
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L'Achiver Hélène (vendredi, 27 avril 2018 17:40)
Très belles images, et un commentaire intéressant sur ce qui se passe aux alentours.
Je suis très attachée à cette région car là sont mes origines. Dans les années 60 il était très facile de compter les macareux car il n'y avait que quelques couples. et le centre de soins de l'ile Grande n'existait pas.
Michelle (mercredi, 02 mai 2018 11:26)
J'ai lu avec attention ce long commentaire / documentaire sur l'île et ses occupants. Très intéressant et très instructif. Votre mobilisation et votre investissement à nous faire découvrir toute cette faune menacée ne peuvent qu'accroître et forcer notre admiration. En outre, la qualité des photos est toujours là .... BRAVO et MERCI !!!!